Lutter contre les cystites : Probiotiques (conseil 4/5)

Jusqu’à récemment, les bactéries étaient davantage associées à l’idée de pathologie qu’à celle de santé. Si de nombreuses espèces bactériennes sont bel et bien responsables de pathologies, d’autres sont essentielles à notre bonne santé.

C’est ce qu’on appelle les probiotiques.

On compte aujourd’hui, après presque deux décennies de travaux de recherche, des centaines de publications scientifiques attestant des bénéfices de certaines bactéries sur la santé.

Il existe une multitude de bactéries différentes, mais peu sont éligibles au titre de probiotiques. Celles qui le sont, sont essentiellement des bactéries lactiques, c’est-à-dire des bactéries qui fermentent les sucres en acide lactique, appartiennent à 4 genres différents (Lactobacilles, Bifidobactéries, Streptocoques, Lactocoques) et comportent des milliers d’espèces et des centaines de milliers, voire plus, de souches différentes.

Chaque souche possède des propriétés spécifiques. Il n’existe donc pas un probiotique universel.  A chaque problématique de santé correspond, le cas échéant, une souche ayant été testée et ayant démontré son efficacité.

Certains probiotiques n’ont démontré aucune efficacité.

Comme vu dans un post précédent, les Escherichia coli uropathogènes ont la particularité d’adhérer aux parois des voies urinaires. Cette adhérence est permise par des prolongements appelés fimbriae situés à l’extrémité de leurs pilis.

Les fimbriae permettent aux Escherichia coli de se lier aux récepteurs à la surface des cellules uroépithéliales.

 Les Escherichia coli peuvent parfois former un biofilm et s’assurer ainsi une meilleure résistance aux antibiotiques.

Le D-Mannose est normalement présent dans le métabolisme humain et intervient notamment dans la glycolyse des protéines. C’est un sucre simple qui a l’avantage de ne pas être synthétisé par l’organisme. Il aurait une action inhibitrice de l’adhérence bactérienne aux cellules uroépithéliales grâce à ses récepteurs qui sont semblables aux récepteurs glycoprotéiniques de l’urothélium.

Les récepteurs des fimbriae se trouvant saturés par le D-mannose avant leur fixation sur la muqueuse vésicale, les germes seront plus facilement éliminés par le flux urinaire. Le D-mannose aurait également la particularité de réduire la formation du biofilm intravésical, principal facteur d’antibiorésistance.

Une étude a été menée en 2014 sur 308 femmes (Cf. référence ci-dessous). 3 groupes de femmes on été étudiés sur 6 mois : le D-mannose (2 g/jour) apportait le même résultat que la prise quotidienne d’antibiotiques. Ainsi, le risque de récurrence d’une infection urinaire était diminué de 45 %, sans effet secondaire.

Cette unique étude mériterait bien entendu d’être approfondie et validée par d’autres études sur d’autres populations (l’antibiotique étudié n’est plus utilisé en pratique courante dans cette indication).

Des publications moins scientifiques conseillent une dose prophylactique quotidienne de 2 à 3 g de D-mannose. Aucun effet secondaire n’a été rapporté.

 

IMPORTANT :

En cas de fièvre, symptômes persistants, intenses et/ou inhabituels, consultez un médecin rapidement.

Ces conseils ne peuvent seuls se substituer à un avis médical.

 

Kranjcec B, Papes D, Altarac S. D-mannose powder for prophylaxis of recurrent urinary tract infections in women: a randomized clinical trial. World J Urol 2014;32:79—84.

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